Les Connexions au Vivant

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Nuit du 2 au 3 janvier 2024

Les vagues de conscience se succédaient, tel des rouleaux répétés de possibles se fondant en des terres oniriques de plus en plus lucides. C'est au travers de ces allers-retours, de ces entre-deux, de ce styx précaire que l'opportunité s'imposa. Un fin moment de bascule à saisir où l'âme flotte dans un corps inerte, encore déconnecté, et où la moindre hésitation renvoie en ses limbes et leurs infernales marécages.

Chaque sortie est un pas de plus vers la maîtrise, l'exploration et l'infinité. Celle-ci, fruit des expériences antérieures, comportait son lot de réflexes acquis : Tout d'abord, ne pas hésiter et s'éloigner rapidement du corps endormi. Traverser l'appartement puis franchir la fenêtre close sans difficulté, pour s'élancer à l’extérieur, royaume de tous les possibles. Contrairement à la précédente expérience où je restais en suspension au-dessus de la route, descendante tel un flocon, cette fois-ci, l'intention de rejoindre l'autre côté de la rue m'a procuré l'élan nécessaire pour y atterrir avec une trajectoire en cloche douce et précise.

Ensuite, une fois posé, il est essentiel de valider l'authenticité de l'expérience. Plusieurs regards furtifs dans la rue pour constater la stabilité de l'environnement, par l'absence de toute altération soudaine. Puis, ressentir en soi la joie indicible mêlée à une sensation de liberté sans bornes, cette capacité inexplicable à percevoir les liens avec les éléments environnants, retrouver une clarté inégalée et une légèreté quasi divine.

Sur cette rue au dénivelé prononcé, je me rappelle les actions que je m'étais engagé à entreprendre dans de telles circonstances (grâce aux précieux conseils d'Aresh, Marc et Borvo). Au-delà de l'audace, de la volonté de foncer sans crainte, l'idée de voler me revient. À peine l'intention posée, je m'élève du sol. La sensation qui m'envahit est singulière. Alors que je monte progressivement, je fixe la maison à l'angle à ma gauche, perchée à près d'un mètre cinquante au-dessus du sol en raison du dénivelé de la rue. Je la vois sous un angle nouveau, en plein milieu de la rue mais à la hauteur de cette bâtisse, puis je la vois en contrebas, observant cet endroit familier sous un angle inédit.

Rapidement, je me dis qu'il me faut choisir une trajectoire, et je me souviens des paroles de Borvo, qui envisageait de se rendre sur une nouvelle planète habitée. Alors, je décide d'aller voir une belle étoile, désireux d'assister à un spectacle enchanteur. Mais à peine ai-je formulé ce souhait que je me retrouve plongé dans l'obscurité totale. Dans d'autres circonstances, cette situation aurait pu m'effrayer, mais étrangement, aucune panique ne m'envahit, juste une légère perplexité, comme lorsque l'on attend dans un ascenseur bloqué. Bloqué dans cette situation, sans trop savoir quoi faire, je décide de réintégrer mon corps. Ce n'est que plus tard dans la journée, après avoir écouté l'Astral-Report de Borvo, que je prends conscience qu'il a été confronté à cette même obscurité, mais m'informant que cet endroit n'était qu'une étape transitoire vers un autre environnement, et que j'aurais dû patienter.