jeudi 26. décembre 2024
Disclaimer: Ce témoignage n’a en aucun cas vocation à promouvoir ou encourager l’usage de substances psychédéliques, dont la consommation demeure illégale en France et dans de nombreux pays. Ce retour d’expérience s’inscrit dans une démarche de réduction des risques et de compréhension des effets dans un contexte strictement personnel. Il est impératif de rappeler que ces substances, bien que prometteuses dans le champ de la recherche médicale et thérapeutique, peuvent comporter des dangers significatifs, notamment en cas de mésusage ou d’antécédents médicaux incompatibles. Toute expérimentation doit se faire sous un suivi médical approprié et avec l’accord d’un professionnel de santé.
Hericium erinaceus: 500mg/jour | Niacine(B3): 16µg/3jour | Psylocybe Mexicana (Sclerotes): 1g/3jours | Durée: 1 mois
Ce sont les circonstances et la curiosité qui m'ont guidés vers le monde des psychédéliques. Ces étendues qui, une fois approchées, vous condamnent aux préjugés, à être marqué d'une indélébile odeur soufrée. De tristes stigmates à embrasser, comme lourd prix à payer, pour accéder à ces frontières criminalisées, à l'orée de cette médecine ancestrale si injustement étrillée.
Cactus San Pedro (Echinopsis pachanoi), Champignons Psilocybe, plantes maitresses, ainsi que l'Ayahuasca, Mère du règne végétal, font partie des entheogénes qui, depuis la nuit des temps, murmurent le savoir à leurs gardiens, les chamanes, pansent les esprits ainsi que les corps rongés, et délivrent des pans complets de dimensions supérieures à une humanité sourde, aveugle et sclérosée. Nous savons que les Aztéques et les Mazatéques firent de l'usage des Psilocybes, pour leurs présupposés divinatoires, la clef de voûte de leurs cérémonies spirituelles.
Aujourd'hui, l'usage des psychédéliques s'inscrit en un troublant paradoxe. Celui de leur prohibition la plus stricte, alors que partout dans le monde un nombre croissant de laboratoires pharmaceutiques et instituts de recherche investiguent et publient de solides études réaffirmant les bénéfices connus de ces différents principes actifs (non addictifs), et découvrant de nouvelles potentialités thérapeutiques (pour traiter la dépression résistante, l'anxiété, les TOC, l'alcoolisme, les SSPT, par exemple). Un faux-semblant qui atteint son climax alors que nous savons le micro-dosage de psychédéliques devenu pratique courante dans le domaine de la Tech', de la Silicon Valley à tous ses clusters mondiaux, ainsi qu'en les plus hautes sphères de la création artistique.
Alors, couplé à l'attrait pour ces paradis artificiels, et la promesse qu'ils renferment dans l'exploration de la conscience, c'est la nécessité qui fut le point de bascule à mes premiers pas sur ces terra incognita. Vous le savez, d’atroces migraines, depuis ma jeunesse, se sont ancrées à ma vie. Comme évoqué lors d'un précédent article, cette mort lente reste une terrible dance sur une ligne de crête tranchante, entre puissants antidouleurs aux effets secondaires importants et ineffables crises de douleur qui emportent jusqu'à l'Etre, qui pousse à envisager l'alternatif comme palliatif. Ma plongée dans le sujet des psychedeliques, par l'ingurgitation compulsive d'études, d'articles, de TR, m'apprit qu'un nombre croissant de patients frappés d'AVF (aussi appelées, sans hasard, "migraines suicidaires") faisaient usage du LSD, de psilocybine ou d'Ayahuasca pour faire taire ce monstre enragé. Le saisissant témoignage de Juan PABLO reste incontournable pour comprendre l'ampleur de ce combat quotidien.
Les récits des précurseurs, croisés aux preuves scientifiques, ont nourri un feu qui dévora mes appréhensions restantes. Le microdosing, défini comme la prise régulière de doses sub-psychoactives, m’apparut comme une option accessible et prudente pour explorer cette terra incognita. Les doses faibles (1g de Psilocybe Mexicana tous les trois jours dans mon cas) ne provoquent aucun effet hallucinatoire, mais promettent d'agir sur des récepteurs cérébraux essentiels, notamment les récepteurs 5-HT2A, souvent impliqués dans les migraines.
Partant d'une page vierge, je m’appuyai sur le protocole proposé par Paul Stamets, adapté à mes contraintes personnelles : alternance entre jours de prise et jours de repos, ajout de niacine et d’Hericium erinaceus pour soutenir la régénération neuronale, tout en réduisant les doses de niacine à cause de son effet vasodilatateur, potentiellement aggravant pour mes migraines. Mon objectif, je le rappel: un équilibre fragile entre prudence et expérimentation.
La vie est un champ de possibles drapé de synchronicités, d'une succession de signes nous invitant à suivre les opportunités qu'elle nous offre. Un providentiel congé d'un mois s'imposa comme la conjoncture parfaite à déployer ce test, loin de toute responsabilité professionnelle. Un jeûne accompagnant chaque prise de Psilocybe m'apparaissait comme une condition indiscutable à l'accueil de cet organisme sacré et de sa charge ancestrale, comme une forme de respect éthéré mais également pour maximiser ses actions en évitant toutes potentielles interférences alimentaires.
Mais il faut insister sur un point important : le microdosing ne peut, et ne doit, être envisagé sans pauses régulières. Un cycle de quatre semaines, suivi d’un mois de repos (tel que le suggere Stamets), permet d’éviter les excès, notamment celles suggérées par certaines études évoquant des risques potentiels de fibrose cardiaque à long terme (liés à la stimulation chronique des récepteurs 5-HT2B, dans le cadre de consommations prolongées de substances proches, telles que les ergolines ou le MDMA, appelant néanmoins à la prudence pour l'usage répété de la psilocybine). Le respect des pauses et la limitation de cures annuelles demeurent donc des garde-fous essentiels dans cette quête thérapeutique.
Mon premier contact avec les Psilocybes fut, à jamais, gravé en ma psyché. A jeun depuis la veille au soir donc, j'ingérais mon premier microdosage dans un petit sous-bois proche de chez moi, il était 12h30. Sur le chemin du retour, une sensation imperceptible commença à s’installer : un relâchement diffus, semblable à celui qu’on peut ressentir après une longue course. Mais rien d’autre. Ni hallucinations, ni distorsions mentales. Mon esprit demeurait lucide, intact. Pourtant, devant mon écran, attelé à un exercice d’écriture, un phénomène insoupçonné surgit : des idées nouvelles, jaillissantes, accompagnées d’un torrent d’interconnexions. Ma créativité d’antan, qui semblait s’être éteinte dans le tumulte des années, venait de renaître. Les barrières mentales, construites au fil des conditionnements inconscients, s’effondraient une à une, me libérant des chaînes d’un mental corseté. Ces Psilocybes ne m’avaient rien ajouté, ni déformé, mais avaient plutôt révélé ce qui était là, étouffé. Leur action était celle d’un éclaireur : ils ouvraient la voie, mais il me reviendrait, dans un second temps, de la parcourir, d’identifier ces armures et de les désarmer pour de bon.
Mais leur bienfait ne s’arrêta pas à cette renaissance mentale. Sur mes migraines, leur effet fut presque miraculeux. Durant ce mois, seulement trois jours de crises m’assaillirent, là où une dizaine auraient dû ravager mon être. À chaque début de douleur, je sentais l’esprit de ces Psilocybes agir comme une main invisible, posant sur mon front un baume d’apaisement. Ces effets positifs et incontestables sont confirmés par de nombreux témoignages similaires dans des communautés de migraineux (et derniérement par le post de LutrinaeHabilis), ainsi que par des publications scientifiques émergentes.
Le protocole de Stamets m’a également offert d’autres perspectives intrigantes. Lors de passages dans certains lieux ou de confrontations à des situations particuliéres, je fus frappé par des émergences spontanées : souvenirs enfouis, associations inattendues, comme si ces endroits étaient des points nodaux d’une toile invisible, interconnectée par un maillage profond de l’inconscient. Cette impression, difficile à décrire, m’évoquait un réseau souterrain de correspondances, où chaque lieu et chaque sensation semblait dialoguer avec d’autres, à travers le temps et l’espace.
Enfin, je ne saurais passer sous silence la légèreté psychologique et le recul qu’offre le microdosing. Lorsque des tracas se présentèrent, j’étais surpris par ma capacité à les aborder avec calme et lucidité. Ce n’était pas un détachement froid, mais une sérénité active, me permettant de les traiter avec pragmatisme, sans que l’émotion ne m’emporte.
Cette expérience fut une révélation. Elle m’a montré que les Psilocybes ne sont pas des maîtres, mais des guides. Ils n’imposent rien, ne transforment rien, mais ouvrent des fenêtres que nous avions oubliées. Ils nous rappellent que, même dans les ténèbres les plus profondes, une lumière persiste, prête à nous accueillir, si nous avons le courage de la chercher.
mercredi 25. septembre 2024
Les lieux résonnent comme une thérapie.
Miroirs vers nos infinis, ils nous happent dans les abysses de nos pensées, de nos souvenirs, de moments de vie, en des endroits introspectifs où les couleurs, les odeurs et les émotions, intacts, nous saisissent.
Certains, plus subtiles, renferment une nature inaccessible. Nous laissant dans la seule confusion d'une sensation, d'un vague écho qui en tout point dépasse l'existant, d'une profonde conviction mêlée d'un passé éthéré, impersonnel ou d'un futur déjà vécu.
Tous ces égrégores, par leurs liens tissés, constituent une insondable toile psychique aux étendues divines. Voyager, découvrir de nouvelles destinations c'est, dans cet immatériel, créer de nouveaux maillages, établir de nouvelles connexions.
De l'immonde vasière où la pourriture et la violence m'enserraient, un appel jaillit. Un cri intérieur déchirant ces sombres marécages humains pour insuffler une inégalable libération: Fuir l'hypoxie, s'extraire de cette boue acide et, le temps d'un instant, tout lâcher, embrasser la vie, se ressourcer.
À peine arrivé en terre Catalane, le dépaysement s’empara de mon esprit. Les montagnes, colossales, se dressaient telles des forteresses gardiennes du secret, de l'Espagne. Ce fut un choc, un envoûtement. Là, sous ce ciel infini, tout semblait possible. Et au cœur de ce monde nouveau, Zoê HABABOU m’apparut, guide lumineuse, prêtresse des mondes cachés. Elle, qui a parcouru des contrées bien plus mystérieuses encore, celles de l’esprit, m’accompagna dans cette exploration des cieux et des abîmes.
Pendant ces quelques jours, nous avons partagé bien plus que des chemins escarpés ou des ciels azurés. C’était un partage d’expériences, de vie. Un dialogue profond où chaque parole résonnait comme un écho lointain de nos propres quêtes existentielles. Zoê, dans sa bienveillance infinie, a tout laissé de côté pour me porter dans ces expéditions. Ses attentions, ses gestes, ses mots : tout était une invitation à la transformation.
Le soleil était notre ouateux gardien, ses rayons chauds nous berçaient. Sous nos pieds, les mondes se succédaient. L'air saturé en iode nous guidait, alors que nous longions les cotes abruptes, que nous dansions sur ces lignes de crêtes, les éléments se déchaînaient: les vents violents, une roche tranchante, des arbustes asséchés et perçants, le vide et une mer avalant l'horizon tentaient de nous faire vaciller, nous atteindre, nous frôler. D'un coup, l'infect nous englua. Une tragique dégueulée de touristes grouillait sur de glaçants et vertigineux bâtiments sans vie. Une Terre-Mère, sur des kilomètres, sans retenu, éventrée et ravagée. Le pillage, la gangrène humaine à son climax, à chaque centimètre carré. Ad nauseam.
Nous traversions au plus vite cette zone asphyxiée pour rejoindre des chemins évidés de toute présence, plus apaisés, où le vivant de nouveau s'exprimait. Des arbres et de grands cactus jalonnaient les sentiers vers une chapelle isolée, perchée au sommet d’un chemin escarpé. Loin de la fureur du monde, nous avons trouvé refuge dans ces murs silencieux. Le temps s’arrêtait, et dans cet espace suspendu, nos âmes se recueillaient en silence. Sur le trajet de notre dernière destination, d'improbables champs de vignes, peu à peu, devenaient omniprésent, comme un message laissé.
Puis il y eut ce jardin, ce parc botanique, une sorte d’éden dissimulé au sein d’un monde en ruine. Dans cette cathédrale naturelle, tout semblait respirer une paix que je n’avais plus connue depuis longtemps. Et à chaque instant, Zoê était là, guide et protectrice, un phare dans cette tempête intérieure.
A ces derniers moments, un signe du destin : un petit être fragile, abandonné, que nous avons recueilli. Ce chaton, si frêle, portait en lui la grâce des innocents et l’écho des légendes. Il n’y avait d’autre nom pour lui que Wish (une de ses toiles, chez Zoê, le matin même, m'avait sans hasard attiré). En cet instant, je ressentis la présence de cet autre monde que Zoê avait tant exploré avec lui, ce chamane disparu mais toujours vivant dans nos mémoires. Le petit Wish devint un symbole, une trace indélébile laissée par l’esprit de cet homme aux dons si puissants.
Ce voyage fut bien plus qu’une simple errance. Ce fut une initiation. Zoê, par son humanité vibrante, fut l'alchimiste qui changea le plomb en or, le temps en expériences précieuses.
À elle, aux montagnes, aux cieux, à Wish : ma gratitude, infinie et éternelle.
dimanche 21. mai 2023
En février dernier, Loic rédigeait un court article sur la faculté d'écholocalisation utilisée par les chauve-souris et les dauphins (s'appuyant sur un tweet de Maximo).
Alors, je l'avais étonné en portant à sa connaissance que ce principe d'écholocalisation avait déjà était saisit depuis un moment par des non-voyants pour percevoir les obstacles.
Au delà la désacralisation de "supers pouvoirs", la question latente du biomimétisme y est centrale. "Regarder et apprendre" furent son enseignement par les indigènes et la forêt Amazonienne.
Sagesse que nous avons annihilée. Notre savoir doit renoué, respecté et s'harmoniser avec le vivant.
mercredi 12. janvier 2022
Vagabondant sur les pavés de l’ancienne ville, empruntant l’infini labyrinthe de ses ruelles, je remontais ces artères pour rejoindre notre point de rendez-vous. Notre chamane, Sandrine, nous proposait un voyage dans le tambour, une séance collective débutant à 19h en son cabinet sur la partie haute de notre belle ville. Nous étions le 21 décembre, et cette méditation commune avait pour objectif de nous aider à franchir ce solstice de façon optimale.
Il faisait froid, et la pénombre s’était installée depuis un moment. Sur ce trajet, où se succédait différents petits mondes, à travers les fenêtres laissées visibles sur tous ces étroits théâtres colorés. Tout proche de la grande place où était notre collégiale destination, je reste immobile, scotché, mon regard irrationnellement aspiré par l’intérieur d’un cabinet d’avocat. A l’éclairage chaud et tamisé, au style épuré et rassurant des années 90, des couleurs noir, blanc, saumon et pastelle, à ses quelques plantes grasses, à ses deux pièces réduites (la salle et son secrétariat) comme théâtre d’un ouateux cocon. Le vent, par une de ses brises, m’extirpe de mes égarements, je risque d’être en retard.
Arrivé dans la battisse de notre hôte, le même rituel naturellement s’opère: traversé du long couloir comme premier contact avec le parquet craquant de ce grand bâtiment Haussmannien, rendu dans les salons de Sandrine, tel un sas, où nous nous défaisons de nos manteaux, nos sacs, nos smartphones et tout le superflu, ensuite nous pouvons passer à la pièce principale.
Une grande salle vidée pour l’occasion, où de petits coussins, espacés d’un peu plus d’un mètre l’un l’autre et disposés le longe des murs, nous attendaient. De ces petits carrés pastels je choisis celui près de la cheminée condamnée en marbre. Progressivement tout le monde arrive. Nous sommes au complet, quatre filles et quatre gars. Une fois tous installés Sandrine éteint la lumière, laissant un fin éclairage tamisé, et rejoint sa place centrale. Alors, le tour des présentations commence, avec le partage de nos prénoms, nos accointances avec le subtil et nos intentions pour cette méditation, plus que symbolique, du 21-12-21.
L’air de l’appartement était saturé de sauge blanche et un fort mélange d’autres encens enivrant. Les radiateurs tournaient à plein régime, il faisait très chaud, je me défais de mon pull, pendant que Sandrine nous invite à nous allonger et fermer les yeux.
Détendre tous les muscles, respirer profondément et se laisser guider par sa voix et les percussions de son tambour. Une fois dans le Styx, pré-V.E.L.O ou pré-phase, elle commença par renforcer notre ancrage. Nous accompagnant à emprunter un petit chemin pour nous plonger en une grande et belle forêt, ressentir tous ses éléments, nous immerger dans cette environnement, puis d’en sortir pour rejoindre une clairière, et entre les deux effectuer des aller-retour. Enfin, au centre de la plaine nous avions retrouvé un arbre isolé, de nos racines se déployant sous nos pieds, s’étendant dans la terre, puis s’entremêler avec celles de l’arbre et descendre jusqu’au noyau de la terre, laissant remonter son énergie dans tout le corps.
La voix de Sandrine cessa. Les percussions régulières du tambour s’accélèrent, et les chants ont remplacé les consignes. Comme à chaque fois, ces sons agissent comme une gigantesque rampe de lancement. Premier contact, mon guide est là. Les formes puis les flashs se succédèrent, se pressèrent et défilèrent à un rythme vertigineux. Puis une autre entité badass se pointe, au moment où j’entends un limpide “libère ton esprit” mon cœur, immédiatement, s’ouvre et s’expand exagérément, la situation est très agréable, à tel point que la survie pourrait presque être gérer par le cœur. Bref, plus détendu et détaché, le flot de scènes semblait plus appréhendable. Alors, toujours en ce mood agréable, je me retrouvais projeté sur une plage tropicale déserte, lors d’un couché de soleil, devant un feu crépitant. Sincèrement, avec cette atmosphère légère, j’aurais pu rester des heures à contempler cette scène, mais mon guide en avait décidé autrement et m’extirpa de ce spot. Enfin, mon animal totem arriva pour me faire un soin, je la sentait opérer et rafistoler pas mal de trucs, apparemment il y avait du boulot.
Les chants cessèrent, la fréquence des coups de tambour diminuèrent jusqu’à s’éteindre, laissant place à un pesant et précieux silence, nous permettant d’atterrir en douceur et réintégrer nos corps. Dans la pièce, tout comme moi, les autres émergèrent progressivement. Quand tout le monde repris ses esprits, notre Chamane nous proposa un feedback des visions perçus par chacun. Et là, j’ai pu, malgré mon omission, entendre chez quelques autres participants évoquer la notion de feu. Plus fort, en leurs visions, toutes les filles ont eu une expérience avec la notion de “Guerrière de Lumière”. Amusé d’être le témoin d’une séance où les consciences se sont interconnectées, entremêlées et rendu commune au collectif pour percevoir les différentes face d’un même gigantesque diamant. Concluant cet échange, à son tour, Sandrine nous confie ce qu’elle a capté. En listant tous les éléments, elle révéla que l’énergie de Ganesh (fils de EA-Enki-Shiva) nous avait effectué un soin sur nos cœurs. Grace à la vision de notre chamane, j’ai pu reconnaître cette colossale entité que je n’arrivais pas à identifier.
La séance terminée, nous reprenons nos affaires avant de regagner nos logis. Mais ce que je savais pas, c’est que les synchronicités n’allaient pas s’achever ici. Au moment de partir, lors d’une dernière discussion où j’exposais mon impératif horaire de train, V. (un participant) me proposa de me déposer chez moi. Une fois sortie, j’ai jeté un coup d’œil sur mon portable, surprise la séance a durée plus d’une heure trente, alors que je pensais trois fois moins. Sur le trajet pour rejoindre la voiture de V. nous engagions la conversation. Au fur et à mesure de celle-ci, les coïncidences se sont mises à pleuvoir: Un gars de mon age, bossant en tant que préleveur au même labo que le mien (dans sa ville), des expériences de vies similaires, etc. Jusqu’à me dire qu’il me “verrait bien sophrologue” alors qu’il ne me connaissait pas et qu’il ne pouvait savoir que je commence ma formation en septembre prochain! Une discussion sympathique, un peu comme celle de deux vieux potes qui se connaissaient bien.
Sur le parking, nous éternisons un peu notre causerie, jusqu’à y mettre fin par de chaleureuses salutations, et partir chacun de notre coté, sous une nuit silencieuse, étoilé et déserte.
C’était un mardi soir sur la terre…
mercredi 04. novembre 2020
Présageant une bonne journée, par un "aujourd'hui, c'est pour moi", Thibault, gérant de l'Agriculture, m'offrit mon habituel double expresso matinal. Sa légère appréhension, à peine dissimulée, transparaissait lors de notre court échange de lèves-tôt. C’était ce soir, jeudi, que s'inaugurait la 23 édition des Rendez-Vous de l'Histoire, catapultant notre ville au rythme d'un traditionnel événement des plus singulier. Par ce long week-end, accueillant près de trente milles personnes venus de tout l’hexagone, son établissement, situé en face du point névralgique de ce rassemblement, sera traversé d'un flux massif et constant de clients. Clients que son équipe et lui devront accueillir, servir et gérer à bâton rompu.
Pour lui, comme pour moi, cette journée augurait un point de bascule capital. C'est à 16h que mon rendez-vous avait été convenu, à l'angle d'une petite rue où s’accumulaient des avocats, des psychologues, nutritionnistes et autres indépendants. Donnant sur la petite place charnière, carrefour d’accès à la cathédrale St Louis, la mairie, le centre ville ou la halle aux grains, qui voyait son trafic de piétons de plus en plus s'intensifier.
C'est donc après avoir pris connaissance de son existence, que je franchissais le pas, et effectua mon premier soin Chamanique, dispensé par l'unique Chamane officiant en ma ville, à un kilomètres de chez moi: Sandrine FILIPPINI.
Elle m'accueillit en son cabinet, de grands appartements haussmanniens agencés de minéraux colorés, de coussins pour méditer et de statuettes zens, où je delaissais mon blouson et mon sac avant que nous nous dirigions vers la grande pièce principale. Installée derrière son bureau elle entame son anamnèse. La raison de ma venue? Une unique volonté de découvrir cet univers thérapeutique. L'entretien me poussa à aborder K., mes perceptions et mon parcours, même si à l'évocation de ces éléments, je restais le plus évasif possible afin d'évaluer la pertinence de l'expérience alors que, rapidement, je constatais sa capacité à récupérer l'information un peu comme un clairvoyant.
Pour la suite, dans un soucis de clarté et de chronologie, je me propose de mêler ici les visions de Sandrine et mes éléments hypnagogiques perçus durant la séance. Éléments que nous avons pu valider mutuellement.
Dès les premiers coups de tambour les ondulations électriques surgissent et n'ont cessé qu'au dernier son. Depuis le début, dans les flashs, mon guide était présent, et resta tout le long du soin, m'accompagnant dans cette expérience particulière et demeura son maître de cérémonie. Le premier être à apparaître dans les visions fut un lutin. Impatient de pouvoir, par le biais de Sandrine, communiquer sa volonté de bosser avec moi, et plus précieusement un nœud particulier. En tout cas, il semblait content tout plein que sa présence soit enfin pris en compte, je tacherais de m'y pencher.
La lutinerie passée, mon guide semble effectuer de légères manœuvres sur ma structure énergétique. La délicatesse de ses opérations sont à la hauteur de sa nature, une entité hautement évolué, emplit d'attention, d'amour et de bienveillance. Ses différentes manoeuvres sont de puissants décrassages. Alors que son aspect visuel m'est très flou, Sandrine m'aida à entrevoir son apparence, un être éthéré assez filiforme vêtu d'une longue cape à capuche cachant son visage. Description qui, déjà, me fut confirmée, à l'identique, par Eric et Emeline quelques temps auparavant. Alors qu'il conclut son soin, mon guide, se penchant en ma direction, dégagea ses mains et dirigea délicatement ces longs index à mes oreilles, afin de liberer un canal pour l'astral ou un truc dans le genre, nous verrons bien.
D'un coup, je me sentis perdre pied alors que mon ancrage semblaient se desintegrer et, pour finir, tout se refermer au maximum. Typiquement le genre de signes qui dénote l'arrivée d'une énergie massive de polarité négative. Avec la présence de mon guide, je décidais de lâcher complémentent et faire confiance. Sandrine m'informa de l'émergence d'une de mes vies antérieures, déchaînant, chez moi, un torrent de flashs et de situations limpides par leurs profondes intrications, me replongeant complètement en ces temps. Au fin fond d'une campagne, durant une époque moyenâgeuse, dans une petite maison délabrée, un enfant et sa mère sont seuls. Cet enfant c'est moi. Nous vivons dans une extrême pauvreté, une existence des plus difficile, or, dans la violence de cette destinée, ma mère et moi sommes liés d'un amour infini, inconditionnel, magnifique et indestructible. Ce lien est si fort et si beau. Le petit (moi) a une grave maladie aux poumons. Il n'a fallu que peu de temps pour que ce petit gamin assiste à la mort de sa jeune maman, l’accompagnant, impuissant, en ses derniers instants. Traversé d'une abyssale et déchirante tristesse le petit, seul, luttant courageusement, partira rejoindre sa maman peu de temps après, emporté par d'abominables aggravations respiratoires. C'est ce petit garçon qui est là (moi d'une vie antérieure), rayonnant d'un amour sans borne et d'une insondable bonté. Il vient me faire un soin sur mes poumons et en extraire quelque chose d'eux. Instantanément, ma structure revenait à la normal, alors que mon cœur s'expandait beaucoup plus qu'à l’accoutumé. Le petit venait, sûrement, de me libérer de son poids karmique. Un geste, si touchant, imprégné d'une réelle humanité incommensurable. Je serais éternellement fier de lui.
Après son départ, enfin arriva la licorne, mon animal totem. A sa présence mes doigts s'élongent en énergie, afin de confectionner un beau collier végétal autour de son cou. Je me rends compte de la complicité que nous avons. La licorne partit le tambour s’arrêta, laissant la place à un lourd silence, sonnant la fin du soin. A la suite de mon émersion, nous débriefons autour de son bureau, elle me transmit ce qu'elle perçu durant la transe, que je pouvais valider au fur et à mesure, et inversement. Durant cette ultime entretien je ne pouvais que constater ma structure énergétique beaucoup plus fluide, légère, agréable et délestée de quelques éléments lourds qui, mine de rien, pesés. Nettoyage effectué, sans m'en rendre compte, par l'énorme travail de cette Chamane intrinsèquement humaine, douée d'une écoute et d'une bienveillance permettant d'aborder ces fortes expériences en pleine sérénité. Expérience que je reproduirais, indéniablement, à la conjoncture d'un climat sanitaire plus favorable le permettant.