mercredi 25. septembre 2024
Les lieux résonnent comme une thérapie. Miroirs vers nos infinis, ils nous happent dans les abysses de nos pensées, de nos souvenirs, de moments de vie, en des endroits introspectifs où les couleurs, les odeurs et les émotions, intacts, nous saisissent. Certains, plus subtiles, renferment une nature inaccessible. Nous laissant dans la seule confusion d'une sensation, d'un vague écho qui en tout point dépasse l'existant, d'une profonde conviction mêlée d'un passé éthéré, impersonnel ou d'un futur déjà vécu. Tous ces égrégores, par leurs liens tissés, constituent une insondable toile psychique aux étendues divines. Voyager, découvrir de nouvelles destinations c'est, dans cet immatériel, créer de nouveaux maillages, établir de nouvelles connexions.
De l'immonde vasière où la pourriture et la violence m'enserraient, un appel jaillit. Un cri intérieur déchirant ces sombres marécages humains pour insuffler une inégalable libération: Fuir l'hypoxie, s'extraire de cette boue acide et, le temps d'un instant, tout lâcher, embrasser la vie, se ressourcer.
À peine arrivé en terre Catalane, le dépaysement s’empara de mon esprit. Les montagnes, colossales, se dressaient telles des forteresses gardiennes du secret, de l'Espagne. Ce fut un choc, un envoûtement. Là, sous ce ciel infini, tout semblait possible. Et au cœur de ce monde nouveau, Zoê HABABOU m’apparut, guide lumineuse, prêtresse des mondes cachés. Elle, qui a parcouru des contrées bien plus mystérieuses encore, celles de l’esprit, m’accompagna dans cette exploration des cieux et des abîmes.
Pendant ces quelques jours, nous avons partagé bien plus que des chemins escarpés ou des ciels azurés. C’était un partage d’expériences, de vie. Un dialogue profond où chaque parole résonnait comme un écho lointain de nos propres quêtes existentielles. Zoê, dans sa bienveillance infinie, a tout laissé de côté pour me porter dans ces expéditions. Ses attentions, ses gestes, ses mots : tout était une invitation à la transformation.
Le soleil était notre ouateux gardien, ses rayons chauds nous berçaient. Sous nos pieds, les mondes se succédaient. L'air saturé en iode nous guidait, alors que nous longions les cotes abruptes, que nous dansions sur ces lignes de crêtes, les éléments se déchaînaient: les vents violents, une roche tranchante, des arbustes asséchés et perçants, le vide et une mer avalant l'horizon tentaient de nous faire vaciller, nous atteindre, nous frôler. D'un coup, l'infect nous englua. Une tragique dégueulée de touristes grouillait sur de glaçants et vertigineux bâtiments sans vie. Une Terre-Mère, sur des kilomètres, sans retenu, éventrée et ravagée. Le pillage, la gangrène humaine à son climax, à chaque centimètre carré. Ad nauseam.
Nous traversions au plus vite cette zone asphyxiée pour rejoindre des chemins évidés de toute présence, plus apaisés, où le vivant de nouveau s'exprimait. Des arbres et de grands cactus jalonnaient les sentiers vers une chapelle isolée, perchée au sommet d’un chemin escarpé. Loin de la fureur du monde, nous avons trouvé refuge dans ces murs silencieux. Le temps s’arrêtait, et dans cet espace suspendu, nos âmes se recueillaient en silence. Sur le trajet de notre dernière destination, d'improbables champs de vignes, peu à peu, devenaient omniprésent, comme un message laissé.
Puis il y eut ce jardin, ce parc botanique, une sorte d’éden dissimulé au sein d’un monde en ruine. Dans cette cathédrale naturelle, tout semblait respirer une paix que je n’avais plus connue depuis longtemps. Et à chaque instant, Zoê était là, guide et protectrice, un phare dans cette tempête intérieure.
A ces derniers moments, un signe du destin : un petit être fragile, abandonné, que nous avons recueilli. Ce chaton, si frêle, portait en lui la grâce des innocents et l’écho des légendes. Il n’y avait d’autre nom pour lui que Wish (une de ses toiles, chez Zoê, le matin même, m'avait sans hasard attiré). En cet instant, je ressentis la présence de cet autre monde que Zoê avait tant exploré avec lui, ce chamane disparu mais toujours vivant dans nos mémoires. Le petit Wish devint un symbole, une trace indélébile laissée par l’esprit de cet homme aux dons si puissants.
Ce voyage fut bien plus qu’une simple errance. Ce fut une initiation. Zoê, par son humanité vibrante, fut l'alchimiste qui changea le plomb en or, le temps en expériences précieuses.
À elle, aux montagnes, aux cieux, à Wish : ma gratitude, infinie et éternelle.
mercredi 02. mars 2022
Si nous tentions d’entrevoir toute la grandeur du vivant, il serait optatif d’entamer un historique à sa singularité, où un espace euclidien, à t=0, enfanta de magiques et précieuses fluctuations quantiques jusqu’à son inébranlable mur de Planck, et créa des dimensions Lorentziennes qui se déployèrent à l’infini. De là, jaillit l’Atome Primordial et d’innombrables autres, qui s’étalèrent, s’organisèrent, s’ordonnèrent et s’agglomérèrent pour en former les astres, les galaxies, les constellations, les trous noirs et autres éléments qui constituent l’univers que nous connaissons. Au sein de cette gigantesque horloge cosmique, un minuscule grain de sable retiendra notre attention, notre brave et belle petite planète, Gaia, communément appelée Terre.
Ce globe qui vit, en sa surface, accueillir une multitude de formes vivantes par une perpétuelle et inépuisable évolution. Or, il y a près d’un milliard d’années de ça, un règne fut le pilier majeur à la modélisation de notre écosystème actuel, les mycètes.
Par leurs alliances et cohabitations, ils permirent au monde végétal et animal, le façonnant, de se déployer. Depuis, ils n’eurent de cesse de sous-tendre notre environnement.
C’est lors d’une habituelle conversation à l’Exode Urbain, autour du sujet de la résilience, que le propos me percuta. Il était question des cueillettes de champignons, plus précisément de la prospective qu’à l’avenir, au vu de la conjoncture, cette pratique se répandra et les coins se trouveront de plus en plus prisés, saturés et donc significativement raréfiés. Dès lors, la culture de champignons at home s’envisage comme alternative.
Pendant que les tasses de café se vidaient, en mon esprit, mon engagement à un tel projet s’étayer. Pour le lieu, la grande cave de mes parents sera idéale par son hygrométrie et ses vieux murs de soixante en pierre, que je squatterais pour l’occasion. Sur ces entrefaites, le savoir de cette discipline me manquait. Alors, j’ai commencé par dépoussiérer mes maigres cours de mycologie médicale avant d’amasser, compulsivement, livres, articles (par ex. ceux d’Andréas) et vidéos. Depuis aspiré par ce monde si vaste, insoupçonné et fascinant, je commençais à entrevoir leur importance et leur omniprésence dans notre quotidien. Par exemple, le pain, la bière, la lacto-fermentation sont issus de ces organismes. Certains mycéliums, doués de propriétés anti-bactériennes, ont noué des coopérations avec certains arbres, ces derniers apportant le nécessaire aux mycètes pour assurer leur déploiement, et les mycètes protégeant les racines de l’arbre des bactéries. Propriété que découvrit Fleming, nous livrant ainsi, la pénicilline et le spectre d’antibiotiques que nous connaissons aujourd’hui. Bref, leurs applications dans les champs alimentaire et médicinale sont majeures. Les carpophores (comestibles) apportes des nutriments intéressants, comme les vitamines B (B1, B2, B5, B8 et B9), PP, ainsi que du sélénium.
Partant de ces frêles connaissances d’autodidacte, je passais à la pratique avec la volonté de m’aventurer en cet infini domaine de façon progressive, par étape, afin de, selon, m’adapter au mieux, ainsi que gagner en compétences et connaissances.
En premier lieu j’optais, à la Mycosphére, pour un ballot de culture de Pleurotes (champignon le moins exigent et moins risqué), et assez rapidement ma premiére récolte apparu et fut importante (voir photos ci-dessous). Puis pour relancer la seconde pousse, j’ai laissé le substrat baigner dans l’eau toute une nuit, pour voir rapidement une seconde pousse émerger et effectuer une récolte quasi-identique à la première. Actuellement, la troisiéme (certainement ultime) pousse est en cours.
Ma prochaine étape sera de refaire un test avec un ballot de Shiitakes, et d’essayer de coloniser une buche de bois, par exemple avec des Pleurotes en huitre. Puis, avec le temps et le nombre d’essais suffisants, produire un S2 sur grain, espérant, ensuite, arriver à cultiver sur gélose (pratique que je maitrise par la discipline de la bacteriologie) pour repiquer du mycélium afin de coloniser un S1 sur grain, et ainsi gagner un peu plus en autonomie.
Vous l’aurez compris mon apprentissage en ce monde sans fin en est à ses prémices, toutefois la fascination à opérer une danse avec ces organismes si complexes sont tellement stimulantes. Moi qui, de nature, ai la main atomique, au vu des résultats optenus, je reste à pensé que le régne des mycètes m’ai adopté. Le Vivant est captivant, plus que jamais, j’y suis lové en ses filets.
La suite de mon apprentissage et de mes petits champi’ au prochain épisode…
mercredi 12. janvier 2022
Vagabondant sur les pavés de l’ancienne ville, empruntant l’infini labyrinthe de ses ruelles, je remontais ces artères pour rejoindre notre point de rendez-vous. Notre chamane, Sandrine, nous proposait un voyage dans le tambour, une séance collective débutant à 19h en son cabinet sur la partie haute de notre belle ville. Nous étions le 21 décembre, et cette méditation commune avait pour objectif de nous aider à franchir ce solstice de façon optimale.
Il faisait froid, et la pénombre s’était installée depuis un moment. Sur ce trajet, où se succédait différents petits mondes, à travers les fenêtres laissées visibles sur tous ces étroits théâtres colorés. Tout proche de la grande place où était notre collégiale destination, je reste immobile, scotché, mon regard irrationnellement aspiré par l’intérieur d’un cabinet d’avocat. A l’éclairage chaud et tamisé, au style épuré et rassurant des années 90, des couleurs noir, blanc, saumon et pastelle, à ses quelques plantes grasses, à ses deux pièces réduites (la salle et son secrétariat) comme théâtre d’un ouateux cocon. Le vent, par une de ses brises, m’extirpe de mes égarements, je risque d’être en retard.
Arrivé dans la battisse de notre hôte, le même rituel naturellement s’opère: traversé du long couloir comme premier contact avec le parquet craquant de ce grand bâtiment Haussmannien, rendu dans les salons de Sandrine, tel un sas, où nous nous défaisons de nos manteaux, nos sacs, nos smartphones et tout le superflu, ensuite nous pouvons passer à la pièce principale.
Une grande salle vidée pour l’occasion, où de petits coussins, espacés d’un peu plus d’un mètre l’un l’autre et disposés le longe des murs, nous attendaient. De ces petits carrés pastels je choisis celui près de la cheminée condamnée en marbre. Progressivement tout le monde arrive. Nous sommes au complet, quatre filles et quatre gars. Une fois tous installés Sandrine éteint la lumière, laissant un fin éclairage tamisé, et rejoint sa place centrale. Alors, le tour des présentations commence, avec le partage de nos prénoms, nos accointances avec le subtil et nos intentions pour cette méditation, plus que symbolique, du 21-12-21.
L’air de l’appartement était saturé de sauge blanche et un fort mélange d’autres encens enivrant. Les radiateurs tournaient à plein régime, il faisait très chaud, je me défais de mon pull, pendant que Sandrine nous invite à nous allonger et fermer les yeux. Détendre tous les muscles, respirer profondément et se laisser guider par sa voix et les percussions de son tambour. Une fois dans le Styx, pré-V.E.L.O ou pré-phase, elle commença par renforcer notre ancrage. Nous accompagnant à emprunter un petit chemin pour nous plonger en une grande et belle forêt, ressentir tous ses éléments, nous immerger dans cette environnement, puis d’en sortir pour rejoindre une clairière, et entre les deux effectuer des aller-retour. Enfin, au centre de la plaine nous avions retrouvé un arbre isolé, de nos racines se déployant sous nos pieds, s’étendant dans la terre, puis s’entremêler avec celles de l’arbre et descendre jusqu’au noyau de la terre, laissant remonter son énergie dans tout le corps.
La voix de Sandrine cessa. Les percussions régulières du tambour s’accélèrent, et les chants ont remplacé les consignes. Comme à chaque fois, ces sons agissent comme une gigantesque rampe de lancement. Premier contact, mon guide est là. Les formes puis les flashs se succédèrent, se pressèrent et défilèrent à un rythme vertigineux. Puis une autre entité badass se pointe, au moment où j’entends un limpide “libère ton esprit” mon cœur, immédiatement, s’ouvre et s’expand exagérément, la situation est très agréable, à tel point que la survie pourrait presque être gérer par le cœur. Bref, plus détendu et détaché, le flot de scènes semblait plus appréhendable. Alors, toujours en ce mood agréable, je me retrouvais projeté sur une plage tropicale déserte, lors d’un couché de soleil, devant un feu crépitant. Sincèrement, avec cette atmosphère légère, j’aurais pu rester des heures à contempler cette scène, mais mon guide en avait décidé autrement et m’extirpa de ce spot. Enfin, mon animal totem arriva pour me faire un soin, je la sentait opérer et rafistoler pas mal de trucs, apparemment il y avait du boulot.
Les chants cessèrent, la fréquence des coups de tambour diminuèrent jusqu’à s’éteindre, laissant place à un pesant et précieux silence, nous permettant d’atterrir en douceur et réintégrer nos corps. Dans la pièce, tout comme moi, les autres émergèrent progressivement. Quand tout le monde repris ses esprits, notre Chamane nous proposa un feedback des visions perçus par chacun. Et là, j’ai pu, malgré mon omission, entendre chez quelques autres participants évoquer la notion de feu. Plus fort, en leurs visions, toutes les filles ont eu une expérience avec la notion de “Guerrière de Lumière”. Amusé d’être le témoin d’une séance où les consciences se sont interconnectées, entremêlées et rendu commune au collectif pour percevoir les différentes face d’un même gigantesque diamant. Concluant cet échange, à son tour, Sandrine nous confie ce qu’elle a capté. En listant tous les éléments, elle révéla que l’énergie de Ganesh (fils de EA-Enki-Shiva) nous avait effectué un soin sur nos cœurs. Grace à la vision de notre chamane, j’ai pu reconnaître cette colossale entité que je n’arrivais pas à identifier.
La séance terminée, nous reprenons nos affaires avant de regagner nos logis. Mais ce que je savais pas, c’est que les synchronicités n’allaient pas s’achever ici. Au moment de partir, lors d’une dernière discussion où j’exposais mon impératif horaire de train, V. (un participant) me proposa de me déposer chez moi. Une fois sortie, j’ai jeté un coup d’œil sur mon portable, surprise la séance a durée plus d’une heure trente, alors que je pensais trois fois moins. Sur le trajet pour rejoindre la voiture de V. nous engagions la conversation. Au fur et à mesure de celle-ci, les coïncidences se sont mises à pleuvoir: Un gars de mon age, bossant en tant que préleveur au même labo que le mien (dans sa ville), des expériences de vies similaires, etc. Jusqu’à me dire qu’il me “verrait bien sophrologue” alors qu’il ne me connaissait pas et qu’il ne pouvait savoir que je commence ma formation en septembre prochain! Une discussion sympathique, un peu comme celle de deux vieux potes qui se connaissaient bien.
Sur le parking, nous éternisons un peu notre causerie, jusqu’à y mettre fin par de chaleureuses salutations, et partir chacun de notre coté, sous une nuit silencieuse, étoilé et déserte.
C’était un mardi soir sur la terre…
mercredi 04. novembre 2020
Présageant une bonne journée, par un "aujourd'hui, c'est pour moi", Thibault, gérant de l'Agriculture, m'offrit mon habituel double expresso matinal. Sa légère appréhension, à peine dissimulée, transparaissait lors de notre court échange de lèves-tôt. C’était ce soir, jeudi, que s'inaugurait la 23 édition des Rendez-Vous de l'Histoire, catapultant notre ville au rythme d'un traditionnel événement des plus singulier. Par ce long week-end, accueillant près de trente milles personnes venus de tout l’hexagone, son établissement, situé en face du point névralgique de ce rassemblement, sera traversé d'un flux massif et constant de clients. Clients que son équipe et lui devront accueillir, servir et gérer à bâton rompu.
Pour lui, comme pour moi, cette journée augurait un point de bascule capital. C'est à 16h que mon rendez-vous avait été convenu, à l'angle d'une petite rue où s’accumulaient des avocats, des psychologues, nutritionnistes et autres indépendants. Donnant sur la petite place charnière, carrefour d’accès à la cathédrale St Louis, la mairie, le centre ville ou la halle aux grains, qui voyait son trafic de piétons de plus en plus s'intensifier.
C'est donc après avoir pris connaissance de son existence, que je franchissais le pas, et effectua mon premier soin Chamanique, dispensé par l'unique Chamane officiant en ma ville, à un kilomètres de chez moi: Sandrine FILIPPINI.
Elle m'accueillit en son cabinet, de grands appartements haussmanniens agencés de minéraux colorés, de coussins pour méditer et de statuettes zens, où je delaissais mon blouson et mon sac avant que nous nous dirigions vers la grande pièce principale. Installée derrière son bureau elle entame son anamnèse. La raison de ma venue? Une unique volonté de découvrir cet univers thérapeutique. L'entretien me poussa à aborder K., mes perceptions et mon parcours, même si à l'évocation de ces éléments, je restais le plus évasif possible afin d'évaluer la pertinence de l'expérience alors que, rapidement, je constatais sa capacité à récupérer l'information un peu comme un clairvoyant.
Pour la suite, dans un soucis de clarté et de chronologie, je me propose de mêler ici les visions de Sandrine et mes éléments hypnagogiques perçus durant la séance. Éléments que nous avons pu valider mutuellement.
Dès les premiers coups de tambour les ondulations électriques surgissent et n'ont cessé qu'au dernier son. Depuis le début, dans les flashs, mon guide était présent, et resta tout le long du soin, m'accompagnant dans cette expérience particulière et demeura son maître de cérémonie. Le premier être à apparaître dans les visions fut un lutin. Impatient de pouvoir, par le biais de Sandrine, communiquer sa volonté de bosser avec moi, et plus précieusement un nœud particulier. En tout cas, il semblait content tout plein que sa présence soit enfin pris en compte, je tacherais de m'y pencher. La lutinerie passée, mon guide semble effectuer de légères manœuvres sur ma structure énergétique. La délicatesse de ses opérations sont à la hauteur de sa nature, une entité hautement évolué, emplit d'attention, d'amour et de bienveillance. Ses différentes manoeuvres sont de puissants décrassages. Alors que son aspect visuel m'est très flou, Sandrine m'aida à entrevoir son apparence, un être éthéré assez filiforme vêtu d'une longue cape à capuche cachant son visage. Description qui, déjà, me fut confirmée, à l'identique, par Eric et Emeline quelques temps auparavant. Alors qu'il conclut son soin, mon guide, se penchant en ma direction, dégagea ses mains et dirigea délicatement ces longs index à mes oreilles, afin de liberer un canal pour l'astral ou un truc dans le genre, nous verrons bien.
D'un coup, je me sentis perdre pied alors que mon ancrage semblaient se desintegrer et, pour finir, tout se refermer au maximum. Typiquement le genre de signes qui dénote l'arrivée d'une énergie massive de polarité négative. Avec la présence de mon guide, je décidais de lâcher complémentent et faire confiance. Sandrine m'informa de l'émergence d'une de mes vies antérieures, déchaînant, chez moi, un torrent de flashs et de situations limpides par leurs profondes intrications, me replongeant complètement en ces temps. Au fin fond d'une campagne, durant une époque moyenâgeuse, dans une petite maison délabrée, un enfant et sa mère sont seuls. Cet enfant c'est moi. Nous vivons dans une extrême pauvreté, une existence des plus difficile, or, dans la violence de cette destinée, ma mère et moi sommes liés d'un amour infini, inconditionnel, magnifique et indestructible. Ce lien est si fort et si beau. Le petit (moi) a une grave maladie aux poumons. Il n'a fallu que peu de temps pour que ce petit gamin assiste à la mort de sa jeune maman, l’accompagnant, impuissant, en ses derniers instants. Traversé d'une abyssale et déchirante tristesse le petit, seul, luttant courageusement, partira rejoindre sa maman peu de temps après, emporté par d'abominables aggravations respiratoires. C'est ce petit garçon qui est là (moi d'une vie antérieure), rayonnant d'un amour sans borne et d'une insondable bonté. Il vient me faire un soin sur mes poumons et en extraire quelque chose d'eux. Instantanément, ma structure revenait à la normal, alors que mon cœur s'expandait beaucoup plus qu'à l’accoutumé. Le petit venait, sûrement, de me libérer de son poids karmique. Un geste, si touchant, imprégné d'une réelle humanité incommensurable. Je serais éternellement fier de lui.
Après son départ, enfin arriva la licorne, mon animal totem. A sa présence mes doigts s'élongent en énergie, afin de confectionner un beau collier végétal autour de son cou. Je me rends compte de la complicité que nous avons. La licorne partit le tambour s’arrêta, laissant la place à un lourd silence, sonnant la fin du soin. A la suite de mon émersion, nous débriefons autour de son bureau, elle me transmit ce qu'elle perçu durant la transe, que je pouvais valider au fur et à mesure, et inversement. Durant cette ultime entretien je ne pouvais que constater ma structure énergétique beaucoup plus fluide, légère, agréable et délestée de quelques éléments lourds qui, mine de rien, pesés. Nettoyage effectué, sans m'en rendre compte, par l'énorme travail de cette Chamane intrinsèquement humaine, douée d'une écoute et d'une bienveillance permettant d'aborder ces fortes expériences en pleine sérénité. Expérience que je reproduirais, indéniablement, à la conjoncture d'un climat sanitaire plus favorable le permettant.
samedi 02. septembre 2017
Disclaimer : A travers cet article l'auteur relate uniquement un moment vécu et son ressentiment. N'ayant jamais était confronté directement à une situation d'attentat, il a pu toutefois, grace à l'expérience expliqué plus bas, entrevoir un aperçu de l’atrocité, la souffrance et la peur qu'ont pu vivre les victimes d'attentats. Il est question ici d'exercice-attentat, et non d'attentat. Bien-sur, si l'auteur aurait voulu faire un article sur les attentats en général, il aurait commencé par la première voiture (à cheval) piégée devant Wall Street par un italien dans les années 20, puis dérouler les faits jusqu'au Bataclan. Mais tout ça aurait été avant qu'il ne se rende compte que Yann Moix écrivait sur le sujet beaucoup mieux que lui. Bonne lecture.
Quand on entend préfecture, on pense immédiatement: service carte grise, passeport, etc. Pourtant cette entité a une autre mission un peu moins connue, mais tout aussi importante, la mise en place d'exercices de situation d'urgence. Orchestrer de tels entraînements grandeur nature permet de tester le rouage des différents plans (ORSEC, NOVI, ...) et, par feedback, updater, revoir, améliorer certaines procédures.
Jusqu'alors, mes années dans le domaine du prompt secours m'avait parachuté aux Norias de quelques exercices à thèmes surprenants, déraillement de TGV, accident nucléaire, crash d'avion. Mais en plein mois de juin, alors que le thermomètre affichait des températures franchement caniculaires, et que les vendeurs de piscines gonflables et de climatiseurs se frottaient les mains, je me battais désespérément avec un photocopieur hyper-récalcitrant avant que mon Directeur Adjoint de l'Urgence me capte à la volée. Il m'informe d'un exercice-préfecture se déroulant 20 juin, et me propose d'exceptionnellement ne pas faire partie des équipes d'évacuations, mais de me charger du maquillage des victimes avec un collègue (que nous nommerons Z.), puis de nous joindre au groupe d'observateurs de cet exercice.
Dans le petit hall du gymnase, Z. et moi, chacun à un coté de la table, nous nous appliquions à rendre le maquillage des victimes le plus réaliste possible. Il faut dire que le scenario était un plan NOVI Alpha (multiple victimes suite à une attaque terroriste), donc zéro écorchure, aucune cloque, pas un faux petit bobo, que des plaies par balles. A travers un contre-la-montre effréné nous avons maquillé près de 40 étudiantes de l'IFAS, qui n'ont pas pu communiquer, snapchater, instagrammer, le moment même, sur leurs fausses blessures qui les satisfaisaient grandement et amusaient beaucoup. Les ordres sont les ordres. No leaks ! Mon binôme et moi, nous avons dépenser une énergie folle à faire quelque chose de plus vrai que tout ce que nous avions jamais fait auparavant, pas pour en faire des caisses, pas pour fanfaronner, mais parce que, de manière inconsciente, nous nous doutions de l'étendue et de la puissance de l'exercice qui allait se dérouler. Le temps que nous peaufinions d'un dernier badigeonnage de sang alimentaire sur les victimes disposées à travers le gymnase, et nous regagnons, en petite foulée, le préau extérieur d'observation.
Entouré de hauts fonctionnaires et de têtes décisionnaires de la police, de la gendarmerie, des pompiers, de la préfecture, de l'ARS, de l'IFAS, nous attendions tous, attentif, le début des hostilités. Tout proche, sur notre gauche, un type descend le petit escalier extérieur, il porte une cagoule, un fusil d'assaut et un sac de sport (certainement son armurerie portative). Pas de doute, c'est le terroriste. Le gars ne courrait pas, il marchait calmement, impassible et déterminé. En croisant son regard furtivement j'ai pu percevoir ce que l'acteur jouait. Pour s'imprégner du personnage, il branchait des expériences vécues (de policier), directes ou indirectes, de ce qu'il avait capté de plus sombre chez les terroristes, pour devenir lui-même (faux-)terroriste pour l'occasion. Un regard froid, détaché de toute humanité, déconnecté de toutes raisons et débranché de toutes animalités, de toutes émotions. Il était devenu un médium, qui nous permet de percevoir l'égrégore terrorisme, un règne de la terreur par une mort massive qui n'est plus de dimension humaine. D'un coup, mon système nerveux se crispe violemment, mes oreilles sonnent et mon cœur tape contre ma cage thoracique. Le mec venait d'émettre le premier coup de feu juste devant nous, avant de continuer son chemin tranquillement, et d'en tirer quelques autres. Ce coups de fusil à pompe m'aspire dans la scène, plus de recul possible, je n'étais plus spectateur, mais à partir de maintenant je faisais partie du théâtre lui-même, inévitablement attiré par le moment et l'expérience. L'ici et maintenant dans la survie. Mon mental bug, je vois le type, en apparence humain, comme vous et moi, agissant de manière non-humaine. Le terroriste entre dans le gymnase, les coups de feu pleuvent et résonnent dans tout le gymnase.
Les premiers policiers arrivent prudemment sur les lieux. A chaque avancée ils évaluent, brièvement, les victimes dépassés, qui est blessé et qui est mort. A travers une petite fenêtre ouverte, le terroriste entame un premier échange de coups de feu. Une policière est au sol, ses collègues l'évacuent. On est loin du spectaculaire hollywoodien, juste la réalité dans tout ce qu'elle a de plus violente. Les policiers se battent pour maintenir un périmètre de sécurité. Pendant que, tout au long de l'action, Z. (étant ex-gendarme) m'explique tout en détail pour que je comprenne tout le background du déroulement et des décisions prises.
Après des minutes qui en paraissaient des heures, une équipe descend silencieusement l'escalier qu'avait emprunté le terrorisme. A voir leurs équipements et leur manière de sécuriser les lieux, pas de doute, c'est la BRI. Leurs pas sont sûrs. Chaque mouvement est calculé, et rien n'est laissé au hasard. Le moindre écart peut être fatal. Au fur et à mesure du déploiement, on respirait un peu plus. Chacun occupait une place stratégique. En observant un peu plus en détail leurs énergies, je pris conscience d'une évidence. En sous-jacent, les gars de la BRI sont, comme le terroriste, des animaux à sang froid. Ils appliquent, tous deux, méthodiquement, froidement, méticuleusement leurs plans, tel des robots. Ils ont été entraînés et conditionnés pour ça. Le terroriste n'a que seul but de tuer massivement et mourir. L'équipe de BRI, elle, tue uniquement par nécessité. Leurs morts ne doit pas faire partie de l'équation, mais reste une possibilité qu'ils ont déjà évalué. Où l'un impose la terreur et la mort, l'autre pose la sécurité et la survie. Ils sont liés par la dualité d'une même problématique, d'une manière positive pour la BRI et négative pour le terrorisme. Il ne peut exister de gendarme sans voleur, et inversement. Derrière moi, un léger bruit attire mon attention. Un gars de la brigade postait sa place dans un buisson sans qu'on est capté sa venue. La planque était d'une efficacité folle. Le mec communiquait avec ses collègues par une oreillette. Recherchant avec qui il échangeait des infos, je découvrais l'étendue de leur travail. Ils étaient partout. Il y en avait, donc dans un buisson, mais d'autres sur le toit, dans le bâtiment, à l'extérieur. Ce groupe qui fonctionnait comme une meute, comme les cellules d'un même corps, venait de tisser leur toile, quadriller leur zone, encercler leur proie. Après avoir abattu le terroriste, il gardèrent leurs positions jusqu'à qu'ils se soient assurés de l'absence d'autres risques et que les blessés soient évacués.
Les premiers pompiers arrivent, Z. et moi nous nous rendons au PMA. Vu de l'extérieur ça ressemblait à une fourmilière, ça posait du garrot à tarbasse, un flux constant de victimes arrivaient encore et encore. L'exercice se termine. Alors que nous discutions sur le parking de la salle des fêtes, attendant le débriefing, je croise le policier qui avait revêtu le rôle du terroriste durant l'exercice, le gars a totalement déconnecté son rôle, a retrouvé son humanité, il a même l'air plutôt posé et sympa. Les mecs de la BRI, sans leurs casques, aussi, ont rebranché leurs vies d'humains.
Pourtant, en regardant le gymnase, je ne peux m’empêcher de repenser (certainement valable pour un vrai attentat) au vide observé au moment où la dernière victime fut évacuée, une scène de théâtre sans vie. Et au final, un tel carnage pourquoi ? Rien. J'ai foi que, dans un futur proche, notre évolution nous aura permit de dépasser ce genre de folie tragique.
Images: Nouvelle Republique
vendredi 24. mars 2017
C'est parti d'une invitation à faire de l'escalade. Il fait beau, l'après-midi est libre, c'est l'été, pourquoi pas. Et, c'est précisément comme ça qu'on se retrouve, en pleine forêt, en bas de gigantesques et impressionnants blocs de pierres. Les différentes consignes de précautions et sécurités enseignées, pendant le temps de l'équipement, sont importants, nécessaires, obligatoires et vitales.
A peine les premiers mètres gravis, les peurs arrivent. Cette plongé dans le vide force à se confronter au vertige. Une angoisse primaire qui paralyse, qui nous rappel l'impératif danger et la nécessite de protéger notre survie. Le choix est posé: soit on reste immobile, sans avancer. Soit, on accepte le risque, laissant s'installer peu à peu la confiance et le mouvement. C'est à ce moment que le travail sur le minéral commence.
La roche est solide, inébranlable, un support sur lequel on peut s’agripper. Un point d'appui pour avancer. Ses reliefs sur lesquels nous progressons est une structure indéfiniment stable et rassurante. La pierre est ce qu'elle est, rassurante par sa présence, mais aussi un matériau extrêmement rigide, qui ne fait pas de cadeau et qui renvoi à la dureté, sans concession, sans compassion, sans jugement. Grandir avec ce minéral fondamental, force à observer notre égo, dans lequel notre principe de survie est ancré. Comprendre la roche c'est se connaître un peu mieux. La roche est un miroir.
Une séance, c’est pas suffisant, il y a comme un goût de trop peu, il faut y retourner le lendemain, parce qu’on y prend goût, on y est attiré, pour se dépasser, c’est addictif, presque obligatoire. Le deuxième jour, plus d’aisance, moins d’hésitation, un fun monstre. Certains opèrent par stratagèmes, d’autres y vont à l’instinct. Tous les chemins sont possibles, différents à l’infini, chacun posera son choix. Cette ascension qui oblige à se centrer uniquement sur son corps, la roche et l’instant présent. Une fois les objectifs, les parcours, les buts effectués, l’égo est satisfait, tel une carotte décrochée. Au fond de soi, on sait que l’important n’est pas l’arrivée, mais le chemin effectué pour y arriver. Finalement, escalader un rocher, c’est prendre de la hauteur. L’escalade est une thérapie, un travail que l’on ne fait pas seul, c’est une danse que l’on effectue avec la roche.
Merci à mes deux camarades (qui se reconnaîtront) de m’avoir initié à cette activité, et m’avoir permis de vivre cette expérience.