vendredi 11. novembre 2022
L’appropriation de connaissances, qu’au fil de notre existence nous amassons, fait partie d’un des processus clef à nos conditions terrestres. Plus ou moins conscientisé, le choix de l’outil pour cette tâche est infléchie par les affinités de chacun : Enregistrement audio, prise de notes papier ou numérique. Différents supports permettant d’y recueillir, défraîchir, synthétiser et s’accaparer des cours, des formations effectuées, ses lectures, des idées, des créations d’articles, ou autres savoirs qui traversent nos vies professionnelles ou personnelles.
Ces dernières années ont vu émerger un concept, sortant du lot par son optimisation et le potentiel qu’il promet: Le “second cerveau”.
Biensur, il est nullement ici question de considération intestinale mais plutôt d’analyse, de collecte d’informations, d’agencement et de liaisons entre ces dernières. Le principe original de cet outils est d’édifier un immuable espace de stockage capable d’organiser les données engrangées optimalement et, surtout, de permettre des interconnections entre elles, tout comme le cortex pourrait les traiter. Initialement conçu au format papier, cet instrument sur feuillets fut supplanté par l’arrivée de sa forme numérique. Par leur popularité, deux logiciels sortes du lot: Notion et Obsidian. Il sera donc, ici, question de vous exposer différents éléments sur ce dernier, à l’unique raison que je l’utilise.
Il y a quelques mois maintenant, l’idée fut de dénicher un outils me permettant de rassembler la masse de fiches de lecture étalées sur différents supports, de trouver un endroit où stocker les synthèses de la formation que j’allais commencer, d’un espace pour écrire mes articles et autres notes. Alors Obsidian sonnait comme une évidence.
Plusieurs avantages me l’ont fait adopter. Le premier point positif est que, contrairement à tous les outils online stockés sur des clouds GAFAM posant des soucis majeurs de confidentialités et de vulnérabilités, sur Obsidian tout est stocké sur le disque dur, permettant de conserver tout le contenu, par exemple, sur son BCKUP(ce que j’ai fait). Ensuite, le langage utilisé pour ces fichiers texte est Markdown, avec la simplicité et la compatibilité qu’on lui connait. De plus, ce choix de langage étant le même que pour VenC, il est donc faisable directement d’exporter vos articles rédigés sur votre blog. Enfin, le fait que le coffre (contenant de vos notes) soit un simple répertoire, offre une complète liberté afin de modeler à sa guise la structure de cet espace.
L’autre fonction caractéristique, mimant la structure neuronale, est l’établissement de rétroliens entre éléments communs aux différents articles. Permettant de proposer graphiquement une carte de toutes les connexions forgées entre les notes. Le visuel de l’ensemble de ces liens servant au constat de certaines liaisons insoupçonnées et, ainsi, participant directement à la conscientisation de nouveaux concepts.
Depuis la révolution cognitive notre espèce s’est, pour le pire et le meilleur, munit d’outils matériels démultipliant sa survie et son confort. Par le déploiement de l’agriculture, la sédentarisation, l’industrie puis le numérique, notre qualité de vie fut enrichie par cette surabondance d’artifices que nous avons, en notre quotidien, pleinement fait notre.
Comme tout pharmakon ces exosomatisations renferment leurs bénéfices indiscutables mais également de non-négligeables travers. Nos smartphones, internet, les traitements médicamenteux, nos véhicules et tout le reste semble si évidement ancrés à nos vies, devenant, comme, des excroissances de nos corps et nos esprits. L’exemple-type est celui du correcteur orthographe intégré à l’interface de nos mails et autres messageries. Quand il est nécessaire de rédiger un message sans ce service, une hausse significative de dysorthographie se révèle, et nous permet de conscientiser à quel point le transfert involontaire d’une part de nos compétences peut s’opérer, par l’appui et l’aisance de cette aide factice que nous avons adopté.
Il est fort probable qu’un “second cerveau” n’échapperait pas à ce genre de biais. Tout comme Socrate indiquait sa crainte d’observer, par l’arrivée de l’écriture, une perte de mémorisation en une civilisation où la tradition orale fut clef, de nos jours l’externalité de nos idées et nos savoirs stockés numériquement avec sa fonction automatique de liaisons pourrait-elle amoindrir nos facultés synaptiques à établir de nouveaux assemblages? Je ne le penses pas. Même si je n’ai que quelques mois de recule sur l’outils, je ne peux que témoigner de l’aspect très stimulant d’Obsidian, sa simplicité, sa puissance et sa polyvalence, ainsi que, plus que tout, les nouvelles pistes qu’il propose.
Comme pour un Bujo, un “second cerveau” permet de partir d’un espace complètement vierge pour construire de A à Z sa structure, son organisation et son contenu. Pour ça, modeler soi-même, selon ses besoins personnels, sans réelles limites, ce genre d’assistant qui, quotidiennement, va nous accompagner est inégalable.
Alors, Obsidian, aucun point négatif ? A mes yeux pas vraiment. Le seul que je voudrais, toutefois, mettre en avant ici, est sa licence. En effet, même si actuellement Obsidian est utilisable librement (sauf la sync qui est payante), il n’est pas open source. Donc, à tout moment ses créateurs peuvent décider d’en conditionner l’accès. C’est là que des solutions comme Logseq, Zotero, Zettlr, entre autres qui, étant libres, peuvent s’y substituer. Je ne peux m’engager sur leur efficience et la complétude de leurs fonctionnalités car je n’ai pris connaissance de leur existence qu’à posteriori. Toutefois, j’imagine que la migration devrait pouvoir s’effectuer sans grande difficultés, car le contenu de ce “second cerveau” ne se résume qu’à de simples fichiers Markdown.