mardi 26. juillet 2022
Depuis, les SHC ont été ponctuellement échelonnés, au compte-gouttes, par parcimonie, presque homéopathiques. Certaines à des moments particuliers, d’autres non. Une dernière en date, lors d’une période à l’air chargé, presque électrique, par la convergence d‘une configuration lunaire particulière et un moment politique clef pour notre pays, l’élection présidentielle, où la tension, la possible bascule, le proche changement, le colossal espoir du collectif, en ses égrégores si alimentés, fut suffisamment singulière pour vous la partager.
La journée fut dense, son planning compressé. Optimisé à l’extrême, j’étais satisfait d’avoir réussi à faire coïncider mon running, son parcours et son horaire, avec le RDV papotage fixé par une amie au parc situé à quelques kilomètres de chez moi. Après cette brève discussion autour du lac, je repris ma course, pris une douche et repartis à mes dernières tâches.
Après que le couperet des résultats électoraux du premier tours ne tombent, et que nous éternisions les conversations sur la toile avec les ami.e.s, la nuit m’imposait un repos bien mérité. Juste avant de tomber dans les bras de Morphée je décidais de l’accompagner d’un son binaural de Gaïa Méditation, que j’avais gardé sous le coude pour test. Ma surprise fut grande, de constater avec quelle facilité, par ce beat, une SHC m’était aisée d’effectuer. Cette sensation reste toujours aussi singulière, le moment précis de quitter le corps, comme un gant que l’on enlève, semblant presque banal mais toujours aussi fort. Bref, le soucis fut que, tout aussi rapidement, je constatais que ma charge éthérique était suffisamment titanesque pour m’empêcher d’entrevoir correctement mon environnement, et encore plus de pouvoir m’éloigner de la pièce. Acceptant cette fatalité, je décidais de profiter de cette aisance de décorporation pour réintégrer mon corps et effectuer une nouvelle tentative. Ethériquement beaucoup moins chargé, j’arrivais à me déplacer plus librement et surtout, en forçant suffisamment, à ouvrir ma vision comme jamais. Regardant par la fenêtre, constatant que mon environnement est aussi visible qu’en plein jour, je décide de faire un essai: passer à travers la fenêtre. Sachant qu’elle donne sur la rue, et qu’elle est positionnée plus haute d’environ un mètre cinquante du trottoir. Contrairement à mes croyances, sa traversée s’effectua sans filtre, sans résistance, avec une facilité déconcertante. Mais le plus décontenançant fut le moment qui suivi, où je restais en suspension dans les airs, alors que je redescendais aussi doucement qu’avec une gravité lunaire, pour atterrir, aussi délicatement qu’une plume, en plein milieu de la route déserte. Et là, je buguais à l’extrême au fait de n’avoir ressenti aucun impact, aucun contact, aucun échange de cet atterrissage avec le bitume.
Par une creuse habitude, reflet d’un conditionnement ancré, je rejoins le trottoir. De là, je décide de remonter ma rue, et contempler sa différence avec la réalité matriciel. Pas de grands changements, à part l’atmosphère et les végétaux plus majestueux et parlant. A y regarder de plus près, je me rends compte que, finalement, mes déplacements n’ont aucune interaction avec le sol (phénomène dont je n’avais prêté autant d’attention jusqu’à là). Comme si le sol était une limite sans fondement physique et qui ne me touche pas, comme si je flottais dessus au plus près (enfin, vous comprendrez toute ma difficulté à définir facilement et complètement cette bizarrerie).
En mode touriste astral dans ma rue, je contemple les différences comme un subtil jeu des 7 erreurs, quand un truc gigantesque s’impose à moi. En plein cœur d’un lotissement, à même pas 200m de là, un monstrueux geyser de toutes les couleurs jaillit de façon continu, un peu comme une énorme colonne d’eau, un méga feu d’artifice sans fin, une fontaine verticale d’une puissance folle, une bouche d’incendie ouverte au max. Ses couleurs sont vives, luminescentes et débordantes d’énergie. Je modifie ma balade afin de me diriger lentement vers ce truc démentiel, et plus je m’y rapproche plus je peux sentir sa conscience (un peu comme la grille vu dans AS#1). De ce torrent, une quantité importante retombe vers le sol et inonde, de cet arc-en-ciel, tous les alentours. Malgré ma prudence un filet vient éclabousser le flanc droit de mon corps astral. Pourtant, même en essayant d’essuyé ces salissure multicolore, rien n’y fait, ça reste imprégné comme une tache de ketchup ou de moutarde. Affublé de ses rayonnantes couleurs, j’ai l’impression d’être une lampe sur pattes. Enfin, une fois réincorporé, je ne peux m’empêcher de penser que cette fontaine était peut-être, finalement, une cheminée Tellurique. Idée à valider et à creuser.