vendredi 24. mars 2017
C'est parti d'une invitation à faire de l'escalade. Il fait beau, l'après-midi est libre, c'est l'été, pourquoi pas. Et, c'est précisément comme ça qu'on se retrouve, en pleine forêt, en bas de gigantesques et impressionnants blocs de pierres. Les différentes consignes de précautions et sécurités enseignées, pendant le temps de l'équipement, sont importants, nécessaires, obligatoires et vitales.
A peine les premiers mètres gravis, les peurs arrivent. Cette plongé dans le vide force à se confronter au vertige. Une angoisse primaire qui paralyse, qui nous rappel l'impératif danger et la nécessite de protéger notre survie. Le choix est posé: soit on reste immobile, sans avancer. Soit, on accepte le risque, laissant s'installer peu à peu la confiance et le mouvement. C'est à ce moment que le travail sur le minéral commence.
La roche est solide, inébranlable, un support sur lequel on peut s’agripper. Un point d'appui pour avancer. Ses reliefs sur lesquels nous progressons est une structure indéfiniment stable et rassurante. La pierre est ce qu'elle est, rassurante par sa présence, mais aussi un matériau extrêmement rigide, qui ne fait pas de cadeau et qui renvoi à la dureté, sans concession, sans compassion, sans jugement. Grandir avec ce minéral fondamental, force à observer notre égo, dans lequel notre principe de survie est ancré. Comprendre la roche c'est se connaître un peu mieux. La roche est un miroir.
Une séance, c’est pas suffisant, il y a comme un goût de trop peu, il faut y retourner le lendemain, parce qu’on y prend goût, on y est attiré, pour se dépasser, c’est addictif, presque obligatoire. Le deuxième jour, plus d’aisance, moins d’hésitation, un fun monstre. Certains opèrent par stratagèmes, d’autres y vont à l’instinct. Tous les chemins sont possibles, différents à l’infini, chacun posera son choix. Cette ascension qui oblige à se centrer uniquement sur son corps, la roche et l’instant présent. Une fois les objectifs, les parcours, les buts effectués, l’égo est satisfait, tel une carotte décrochée. Au fond de soi, on sait que l’important n’est pas l’arrivée, mais le chemin effectué pour y arriver. Finalement, escalader un rocher, c’est prendre de la hauteur. L’escalade est une thérapie, un travail que l’on ne fait pas seul, c’est une danse que l’on effectue avec la roche.
Merci à mes deux camarades (qui se reconnaîtront) de m’avoir initié à cette activité, et m’avoir permis de vivre cette expérience.