Les Connexions au Vivant

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Si nous tentions d’entrevoir toute la grandeur du vivant, il serait optatif d’entamer un historique à sa singularité, où un espace euclidien, à t=0, enfanta de magiques et précieuses fluctuations quantiques jusqu’à son inébranlable mur de Planck, et créa des dimensions Lorentziennes qui se déployèrent à l’infini. De là, jaillit l’Atome Primordial et d’innombrables autres, qui s’étalèrent, s’organisèrent, s’ordonnèrent et s’agglomérèrent pour en former les astres, les galaxies, les constellations, les trous noirs et autres éléments qui constituent l’univers que nous connaissons. Au sein de cette gigantesque horloge cosmique, un minuscule grain de sable retiendra notre attention, notre brave et belle petite planète, Gaia, communément appelée Terre.

Ce globe qui vit, en sa surface, accueillir une multitude de formes vivantes par une perpétuelle et inépuisable évolution. Or, il y a près d’un milliard d’années de ça, un règne fut le pilier majeur à la modélisation de notre écosystème actuel, les mycètes.

Par leurs alliances et cohabitations, ils permirent au monde végétal et animal, le façonnant, de se déployer. Depuis, ils n’eurent de cesse de sous-tendre notre environnement.

C’est lors d’une habituelle conversation à l’Exode Urbain, autour du sujet de la résilience, que le propos me percuta. Il était question des cueillettes de champignons, plus précisément de la prospective qu’à l’avenir, au vu de la conjoncture, cette pratique se répandra et les coins se trouveront de plus en plus prisés, saturés et donc significativement raréfiés. Dès lors, la culture de champignons at home s’envisage comme alternative.

Pendant que les tasses de café se vidaient, en mon esprit, mon engagement à un tel projet s’étayer. Pour le lieu, la grande cave de mes parents sera idéale par son hygrométrie et ses vieux murs de soixante en pierre, que je squatterais pour l’occasion. Sur ces entrefaites, le savoir de cette discipline me manquait. Alors, j’ai commencé par dépoussiérer mes maigres cours de mycologie médicale avant d’amasser, compulsivement, livres, articles (par ex. ceux d’Andréas) et vidéos. Depuis aspiré par ce monde si vaste, insoupçonné et fascinant, je commençais à entrevoir leur importance et leur omniprésence dans notre quotidien. Par exemple, le pain, la bière, la lacto-fermentation sont issus de ces organismes. Certains mycéliums, doués de propriétés anti-bactériennes, ont noué des coopérations avec certains arbres, ces derniers apportant le nécessaire aux mycètes pour assurer leur déploiement, et les mycètes protégeant les racines de l’arbre des bactéries. Propriété que découvrit Fleming, nous livrant ainsi, la pénicilline et le spectre d’antibiotiques que nous connaissons aujourd’hui. Bref, leurs applications dans les champs alimentaire et médicinale sont majeures. Les carpophores (comestibles) apportes des nutriments intéressants, comme les vitamines B (B1, B2, B5, B8 et B9), PP, ainsi que du sélénium.

Partant de ces frêles connaissances d’autodidacte, je passais à la pratique avec la volonté de m’aventurer en cet infini domaine de façon progressive, par étape, afin de, selon, m’adapter au mieux, ainsi que gagner en compétences et connaissances.

En premier lieu j’optais, à la Mycosphére, pour un ballot de culture de Pleurotes (champignon le moins exigent et moins risqué), et assez rapidement ma premiére récolte apparu et fut importante (voir photos ci-dessous). Puis pour relancer la seconde pousse, j’ai laissé le substrat baigner dans l’eau toute une nuit, pour voir rapidement une seconde pousse émerger et effectuer une récolte quasi-identique à la première. Actuellement, la troisiéme (certainement ultime) pousse est en cours.

Ma prochaine étape sera de refaire un test avec un ballot de Shiitakes, et d’essayer de coloniser une buche de bois, par exemple avec des Pleurotes en huitre. Puis, avec le temps et le nombre d’essais suffisants, produire un S2 sur grain, espérant, ensuite, arriver à cultiver sur gélose (pratique que je maitrise par la discipline de la bacteriologie) pour repiquer du mycélium afin de coloniser un S1 sur grain, et ainsi gagner un peu plus en autonomie.

Vous l’aurez compris mon apprentissage en ce monde sans fin en est à ses prémices, toutefois la fascination à opérer une danse avec ces organismes si complexes sont tellement stimulantes. Moi qui, de nature, ai la main atomique, au vu des résultats optenus, je reste à pensé que le régne des mycètes m’ai adopté. Le Vivant est captivant, plus que jamais, j’y suis lové en ses filets.

La suite de mon apprentissage et de mes petits champi’ au prochain épisode…